mardi 14 avril 2015

Programmes scolaires: la réforme se dessine pour l'école et le collège



Par L'Express.fr avec AFP, publié le 13/04/2015  

La réforme des programmes scolaires prend forme. Le Conseil supérieur des programmes propose notamment de miser sur des cycles de trois ans, en insistant sur la maîtrise de la langue.

Apprentissages répartis par cycle de trois ans, et non plus sur une seule année, et liberté pédagogique laissée aux enseignants pour atteindre les objectifs, telles sont les lignes directrices des projets de programmes de l'école élémentaire et du collège dévoilés ce lundi. Ces textes sont une première mouture élaborée par le Conseil supérieur des programmes (CSP), instance créée par la loi sur l'école de 2013, à l'initiative de Vincent Peillon, alors ministre de l'Education.

>> Lire aussi: Pour ou contre la réforme du collège?

Trois cycles de trois ans

Contrairement aux habitudes françaises, ces programmes scolaires sont divisés en cycles de trois ans: du CP au CE2 (cycle 2), du CM1 à la 6e (cycle 3) et de la 5e à la 3e (cycle 4). Le cycle 1 regroupe les classes de maternelle et sera appliqué à partir de septembre 2015. Le nouveau curriculum entrera en vigueur à la rentrée 2016 pour la première année de chaque cycle -soit un an de retard sur le projet initial. Il doit désormais s'articuler "avec le socle commun de connaissances, de compétences et de culture", qui définit ce que tout élève doit avoir acquis à 16 ans, au terme de sa scolarité obligatoire.
Les projets de programme, obtenus et mis en ligne par le site spécialisé Le Café pédagogique, laissent les enseignants "apprécier comment atteindre au mieux les objectifs (...) en fonction des situations réelles qu'ils rencontrent dans l'exercice quotidien de leur profession". Pour l'évaluation des acquis, les projets détaillent des "attendus de fin de cycle", à savoir compétences et connaissances à maîtriser au bout des trois années. Mais ils laissent aux professionnels de l'école la liberté de "trouver les modalités les plus appropriées en exerçant leur expertise individuelle et collective".
Le document précise que seront fournis "des documents d'accompagnement sans valeur réglementaire ni prescriptive, et des actions de formation continue" pour les aider dans la mise en oeuvre des futurs programmes.

Cycle 2: priorité au Français

Le cycle 2 (du CP au CE2) a pour priorité "la maîtrise du langage et notamment de la langue française". La langue est "un outil au service de tous les apprentissages du cycle", souligne le Conseil supérieur des programmes. La polyvalence des maîtres de l'école élémentaire permet de privilégier "la transversalité, avec des retours réguliers sur les apprentissages fondamentaux". Plus concrètement, "les activités de lecture et d'écriture de mots, de phrases sont quotidiennes et les relations entre elles permanentes".
Le codage informatique fait aussi son entrée dans les programmes: "Dès le CE1, les élèves peuvent coder des déplacements à l'aide d'un logiciel de programmation adapté, ce qui les amènera en fin de CE2 à la compréhension, et la production d'algorithmes simples."

Cycle 3: assurer la transition collège-lycée

Le cycle suivant relie les deux dernières années de l'élémentaire à la première année du collège et a pour mission de "consolider les apprentissages fondamentaux" engagés au cycle précédent, et "permettre une meilleure transition entre école et collège", la classe de 6e ayant une fonction pivot dans ce dispositif.
La maîtrise de la langue "reste un objectif central" afin d'assurer aux élèves "une autonomie suffisante en lecture et écriture pour aborder" les classes suivantes. En mathématiques, ce cycle poursuit la construction des nombres entiers et entame la connaissance des fractions et des nombres décimaux.
Sont également prévues l'étude de sources documentaires, la recherche d'informations et l'analyse des informations trouvées sur internet.

Cycle 4: créer un climat de confiance

Le cycle 4 poursuit la construction des apprentissages et compétences. Le CSP souligne la nécessité de "créer un climat de confiance" dans lequel l'élève "peut questionner sans crainte et où disparaît la peur de mal faire", répondant ainsi implicitement aux reproches adressés à l'enseignement français.
Ces projets seront amendés en fonction des avis et propositions émis lors de la consultation des enseignants, pour une adoption prévue en septembre 2015.
Les programmes scolaires actuels, qui datent de 2008, étaient décriés par les enseignants, car jugés encyclopédiques, impossibles à mener à bout dans le temps imparti et conçus indépendamment les uns des autres dans les différentes matières.

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