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L'Express.fr avec AFP, publié le 13/04/2015
La réforme des programmes scolaires prend forme. Le
Conseil supérieur des programmes propose notamment de miser sur des cycles de
trois ans, en insistant sur la maîtrise de la langue.
Apprentissages répartis par cycle de trois ans, et non plus
sur une seule année, et liberté pédagogique laissée aux enseignants pour
atteindre les objectifs, telles sont les lignes directrices des projets de
programmes de l'école élémentaire
et du collège dévoilés ce lundi. Ces textes sont une
première mouture élaborée par le Conseil supérieur des programmes (CSP),
instance créée par la loi sur l'école de 2013, à l'initiative de Vincent
Peillon, alors ministre de l'Education.
>> Lire aussi: Pour ou contre la réforme du collège?
Trois cycles de trois ans
Contrairement aux habitudes françaises,
ces programmes scolaires sont divisés en cycles de trois ans:
du CP au CE2 (cycle 2), du CM1 à la 6e (cycle 3) et de la 5e à la 3e (cycle 4).
Le cycle 1 regroupe les classes de maternelle et sera appliqué à partir de
septembre 2015. Le nouveau curriculum entrera en vigueur à la rentrée 2016 pour
la première année de chaque cycle -soit un an de retard sur le projet initial.
Il doit désormais s'articuler "avec le socle commun de connaissances, de
compétences et de culture", qui définit ce que tout élève doit avoir
acquis à 16 ans, au terme de sa scolarité obligatoire.
Les projets de programme, obtenus et mis en ligne par le site spécialisé
Le
Café pédagogique, laissent les enseignants "apprécier comment
atteindre au mieux les objectifs (...) en fonction des situations réelles
qu'ils rencontrent dans l'exercice quotidien de leur profession". Pour
l'évaluation des acquis, les projets détaillent des "attendus de fin de
cycle", à savoir compétences et connaissances à maîtriser au bout des
trois années. Mais ils laissent aux professionnels de l'école la liberté de
"trouver les modalités les plus appropriées en exerçant leur expertise
individuelle et collective".
Le document précise que seront fournis "des documents d'accompagnement
sans valeur réglementaire ni prescriptive, et des actions de formation
continue" pour les aider dans la mise en oeuvre des futurs
programmes.
Cycle 2: priorité au Français
Le cycle 2 (du CP au CE2) a pour priorité "
la maîtrise du langage et notamment de la langue française".
La langue est "un outil au service de tous les apprentissages du
cycle", souligne le Conseil supérieur des programmes. La polyvalence des
maîtres de l'école élémentaire permet de privilégier "la transversalité,
avec des retours réguliers sur les apprentissages fondamentaux". Plus
concrètement, "les activités de lecture et d'écriture de mots, de phrases
sont quotidiennes et les relations entre elles permanentes".
Le codage informatique fait aussi son entrée dans les programmes:
"Dès le CE1, les élèves peuvent coder des déplacements à l'aide d'un
logiciel de programmation adapté, ce qui les amènera en fin de CE2 à la
compréhension, et la production d'algorithmes simples."
Cycle 3: assurer la transition collège-lycée
Le cycle suivant relie les deux dernières années de l'élémentaire à la
première année du collège et a pour mission de "
consolider les apprentissages fondamentaux" engagés au
cycle précédent, et "permettre une meilleure transition entre école et
collège", la classe de 6e ayant une fonction pivot dans ce
dispositif.
La maîtrise de la langue "reste un objectif central" afin
d'assurer aux élèves "une autonomie suffisante en lecture et écriture pour
aborder" les classes suivantes. En mathématiques, ce cycle poursuit la
construction des nombres entiers et entame la connaissance des fractions et des
nombres décimaux.
Sont également prévues l'étude de sources documentaires, la recherche
d'informations et l'analyse des informations trouvées sur internet.
Cycle 4: créer un climat de confiance
Le cycle 4 poursuit la construction des apprentissages et compétences. Le
CSP souligne la nécessité de "créer un climat de confiance" dans
lequel l'élève "peut questionner sans crainte et où disparaît la peur de
mal faire", répondant ainsi implicitement aux reproches adressés à
l'enseignement français.
Ces projets seront amendés en fonction des avis et propositions émis lors de
la consultation des enseignants, pour une adoption prévue en septembre
2015.
Les programmes scolaires actuels, qui datent de 2008, étaient décriés par
les enseignants, car jugés encyclopédiques, impossibles à mener à bout dans le
temps imparti et conçus indépendamment les uns des autres dans les différentes
matières.